Une façon de vivre
Les amitiés animales - et pas seulement canines - jalonnent ma vie.
Fanfan, le chien de mon enfance. Avec son caractère fort, il fut le compagnon de mes jeux et de ma solitude lorsque, l’été de mes 11 ans, mon père partit à l’hôpital pour ne pas revenir. J’habitais alors sur la côte méditerranéenne et nous allions nous baigner ensemble.
Sur l’île de Porquerolles, où je passais mon adolescence, la présence d’un Terre-Neuve, rare à l’époque en France, me parut idéale. Si bien que le matin de Noël 1973 me trouva avec une boule de fourrure noire dans les bras : c’était Iodi du Manoir de Ricquemesnil, dit Vrac. Ce n’était pas un champion de beauté mais quel chien équilibré, gai et courageux.
La merveilleuse championne Niré de Terres vieilles nous rejoignit en 1977. Avec mon premier mari, j’habitais le massif du Mercantour, où lacs d’altitude et forêts de mélèzes étaient un paradis. Grâce à cette chienne exceptionnelle sur tous les plans, le monde des expositions s’ouvrit alors à moi, celui de l’élevage aussi.
La belle Sylve fut acquise pour ses origines anglo-américaines, simultanément à la réservation de 2 chiots au Danemark. Mais... Patatras... Séparation, divorce : je plaçai Sylve dans une famille. Niré s’éteignit pendant l’été 1985 et Vrac, 2 ans plus tard, à l’âge de 14 ans.
Coralie et Le Chat, jusqu’à l’âge de 17 ans révolus, furent mes points d’ancrage dans le tourbillon de la vie des dix années suivantes.
Le chat Frou-Frou et la sage Mona des Hautes Vernades, dite Mounia,une bouvier bernoise, arrivèrent en 1996, alors que j’habitais la vallée de l’Esteron dans les Alpes-Maritimes.
Oolum de la Pierre au Coqs, un puissant mâle Terre-Neuve tout d’amour et de gentillesse, nous rejoignit deux ans plus tard.
Avec mon second mari, je m’installai en 1999 dans les Alpes-de-Haute-Provence. Que cette union se soit soldée après quelques années par un second divorce ne m'a pas empêché de continuer de partager la vie de mes chiens. C’est en 2000 que Mounia donna le jour à la fidèle Roya du haut Selvage qui, à son tour, en 2002, “fabriqua” Toumaï, le boute-en-train de la meute. Simultanément, la douce Toundra de la Clairière aux Cerfs arriva à la maison. Aujourd’hui, les bouviers bernoises, après une longue retraite au sein de la meute, nous ont quittés pour le paradis des chiens où elles ont certainement retrouvé Oolum parti peu de temps avant elles.
Saïma de la Pierre aux Coqs, une Terre-Neuve pleine de vie, est née chez son éleveuse M.C. Engrand, en 2001. Devenue la plus charmante des chiennes, cette excellente mère m’a donné 2 filles magnifiques :
- avec Jehaj Galilée, Victoria en 2004,
- avec Highlander vom Butzensee, Amie Brune en 2005.
Quant à l’affectueuse mais "personnelle" Vallouise de la Pierre aux Coqs, une fille de Nelson de la Pierre aux Coqs née en 2004, elle a coulé des jours heureux en compagnie de son mâle, Dersou, et de ses 2 filles, Balkis et Enfant de Bohème.
Saïma et Vallouise sont à l'origine des lignées actuelles de mon élevage.
Une façon de vivre dans le respect du Terre-Neuve.
Au fil des années et d’une cohabitation au quotidien, nous apprenons à cerner de mieux en mieux les besoins physiologiques et psychologiques de nos Terre-Neuve et nous nous efforçons d’y répondre. Car, qu’un chien soit en bonne santé mentale et physique, qu’une meute fonctionne harmonieusement, ne relèvent pas du miracle mais d’un environnement adapté, d'une attention affectueuse ainsi que d'une observation et compréhension toujours plus fines des comportements.
Pour nous, la satisfaction des besoins physiologiques passe par le choix de lieux de vie compatibles avec cette race si particulière (en bord de mer ou de lac, ou en montagne), une vie active et même sportive, la satisfaction régulière et qualitative des besoins en nourriture et en eau, une hygiène de la fourrure, du lieu de couchage et des ustensiles, un suivi vétérinaire, un respect des conditions sanitaires fonction des lieux de vie et des vaccinations systématiques.
En ce qui concerne ses besoins psychologiques, le Terre-Neuve est un chien à forte personnalité susceptible de développer une merveilleuse complicité avec les humains. Mais l’épanouissement de ce molosse très affectif et intuitif demande à ses maîtres disponibilité et écoute, affection et partage de leur vie, ainsi qu’une hiérarchie dans laquelle il s’inscrive clairement.
Et, il sera au comble du bonheur si ses capacités de protection et d’utilité sont reconnues, en particulier à travers le “travail à l’eau” ou la surveillance des enfants de la famille...
Lorsque nos chiennes ont des bébés, nous veillons à ce qu’elles restent tout le temps qu’elles veulent avec leurs chiots. Si possible, nous gardons un chiot afin qu’elles mènent leur maternité à son terme par l’éducation du chiot et son intégration dans la meute - et nous l’aidons dans sa tâche. Cela nous donne des chiots forts affectivement et aptes à développer une vie sociale, soit dans leur nouvelle famille, soit dans la meute pour celui qui reste à la maison.
Notre but : produire de bons compagnons de vie.
Issu d’un équilibre entre l’amour de nos chiens et l’amour du beau Terre-Neuve, notre but est de produire des sujets de qualité, en bonne santé physique et mentale, qui répondent à l’apologie que fit le poète romantique Lord Byron de son Terre-Neuve Boatswain : “beau sans vanité, fort sans insolence, courageux sans férocité, qui avait de l’homme toutes les vertus sans ses vices”.